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La maison du pont
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Edité par Editions Thierry Magnier - 2007
Résumé :
Jan fuit sa famille et va tenir un pont à péage. Il y trouve un équilibre, bouleversé par l'arrivée d'Adam. D'où vient-il et pourquoi reste-t-il ?
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Avis des lecteurs
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Rencontre singulière
Certaines rencontres peuvent marquer pour toujours, malgré ou à cause du vécu de chacun. Livre agréable à lire avec un dénouement inattendu.
AmMi - Le 12 septembre 2018 à 11:06 -
Peut-on échapper à son passé?
Jan semble avoir tout pour être heureux: une petite amie, Gill, des parents aimants et bienveillants, un parcours scolaire sans faute... Saisi de plus en plus souvent de violentes crises de "vagalame", étouffant sous tant de perfection, de sagesse et de destin tout tracé, il décide de tout plaquer, le temps d'un été. De prendre le large, pour faire le point sur sa vie, et tenter de se (re)trouver. Il accepte alors un petit boulot de gardien de péage, et, en échange, gagne le droit d'habiter la maison du pont. Là, il va rencontrer deux personnes qui vont bouleverser sa vie: Tess, la fille de son patron, mais surtout Adam, adolescent mystérieux, surgi de nulle part, qui déboule dans sa vie sans crier gare. Dans ce lieu hautement symbolique qu'est la maison du pont, véritable métaphore de cette frontière qu'est l'adolescence et des changements qui s'opèrent dans cette période charnière, nous suivons la quête d'identité de ces quatre adolescents, Jan/Janus et Adam en tête. Peut-on échapper à son passé? D'un côté Jan, qui cherche à tout prix à se libérer du poids de ses souvenirs qui l'enchainent, de l'autre, l'histoire beaucoup plus grave et douloureuse d'Adam, qui l'a oublié (sujet très complexe de la fuite dissociative). Qui sommes-nous vraiment? Aidan Chambers joue ici sans cesse sur les couples d'opposition, à plusieurs niveaux, et sans jamais tomber dans la facilité: Gill et Tess, Janus et Adam, bien sûr, mais plus subtilement encore les oppositions intérieures qui habitent chacun de ses personnages: Jan, surnommé Janus (dieu romain aux deux visages opposés!), Adam, véritablement coupé en deux par sa maladie. Beaucoup de questions philosophiques sont abordées par Aidan Chambers dans ce récit émaillé de références à de grands auteurs (Kafka, Calvino...) Ce récit à la première personne (Jan), intercalé de lettres et remarques de ses proches, nous touche de très près. Le ton est juste, l'écriture précise et nette, et les relations entre adolescents, ainsi leur rapport au monde sont étudiés avec beaucoup de finesse. La narration, très visuelle, s'adapterait sûrement à merveille au cinéma.
Sandrine - Le 16 juin 2011 à 10:02